eDEN
FANZINE HOUSE

L'ÉTÉ DE L'AMOUR
NUMÉRO2 AOÛT/SEPTEMBRE 92
10 FRANCS

DERRICK MAY
LAURENT GARNIER
PACMAN
SAN FRANCI$CO









eDEN est édité par l'association COLLECTIF eDEN 171 rue Lafayette 75010 PARIS.
COMITÉ DE RÉDACTION : Adelaide Dugdale, Christophe "Widowsky" Monier, Christophe Vix. PHOTO : Nicolas Foucher. CONCEPTION GRAPHIQUE : Michaël Amzalag @ M/M, Paris. COLLABORATEURS : Jerry "Jay Rémi" Bouthier, Laurent Garnier, Judith, Lait-fraise, Sylvain "Le Gland" Legrand, Didier Lestrade, Éric Morand, Thierry Pilard, Alain Quême, Serge "Therapy" Papo, Patrick Vidal. MERCI : Thierry Robin/Rayon vert, Nicolas Duroux.
Imprimerie Schaffer. Dépôt légal à parution. Directrice de la publication : Adelaide Dugdale. (c) eDEN 1992 Reproduction interdite.



SOMMAIRE
Nº2 Août/Septembre 92

ÉDITOS/4
INTERVUES/8
TRIBUNES/18
FÊTES/28
SKEUDS/40
GLOP&PASGLOP/63
DJs/64



La rédaction décline toute responsabilité quant aux opinions formulées dans les articles, celles-ci n'engageant que leurs auteurs.









ÉDITOS



1 eDEN ?
Il manquait en France un magazine consacré à la house et la naissance d'eDEN a ravi tous les vrais fans de cette musique. Nous remercions pour leur accueil et leur soutien tous les musiciens, DJs, labels, journalistes, magasins et organisateurs de fêtes. eDEN voudrait devenir le bulletin de liaison de la scène house et ses interviews, ses reportages, son courrier des lecteurs permettront à tout le monde de s'exprimer. Nous remercions aussi nos 1ers acheteurs et nos 1ers abonnés, qui ont su voir l'intérêt de notre démarche malgré les défauts de jeunesse et les maladresses du nº1.
Certaines personnes se demandent d'où nous venons ; ne cherchez pas, on nous connaît, nous sommes là depuis le début ! Nous aimons cette musique depuis fin 87. Nous avons beaucoup voyagé. Nous ne suivons pas une mode passagère. Ce n'est pas le cas des imposteurs qui nous accusent d'être anti techno... Nous aimons la house, toute la house, y compris la techno qui en est une de ses nombreuses branches. Le message de la house, c'est la tolérance, le mélange, la joie. Nous défendons ces valeurs. Elles correspondent à nos goûts et à nos choix esthétiques. C'est ce qui nous pousse à faire ce fanzine (et pour certains d'entre nous à être musicien, DJ, etc.). Et c'est pourquoi nous ne défendrons jamais les techno pop, electro body music, pseudo hi NRG et indus mises au goût du jour que quelques-uns cherchent à nous faire prendre pour de la techno. Ce n'est pas notre propos.
Lorsque nous avons commencé à préparer le 1er nº, nous étions inquiets. L'absence de diversité, le sectarisme et pour tout dire la sclérose menaçaient les raves parisiennes : toujours la même musique, toujours la même ambiance, toujours les mêmes têtes. Du côté des clubs, c'était le désert. Heureusement les choses bougent vite et depuis la vapeur s'est renversée. eDEN n'y est pas pour rien. Car nous croyons aux vertus du dialogue, de la concurrence et de la critique constructive qui ont rendu les scènes house du reste de l'Europe et d'Amérique tellement vivaces et importantes. Musiciens, DJs et organisateurs d'ici doivent descendre de leur piédestal et admettre que, comme tout le monde, ils ne sont pas infaillibles, que parfois ils peuvent ne pas être en forme, se tromper, et qu'on a le droit de le dire. Quand nous les critiquerons, nous parlerons de leur performance du moment. Nous ne les mettrons pas en cause eux en tant que personne pas plus que le style de musique qu'ils affectionnent. À l'heure où les autorités nous font chier et où il devient quasiment impossible de trouver des endroits confortables, abordables et sans problème de voisinage, il n'y a plus de place pour l'amateurisme et l'irresponsabilité.
WIDOWSKY pour eDEN



2 Voilà l'été !
À toi de fêter l'Été de l'Amour, inutile d'aller à Goa, tu peux rester où tu es. Réunis tes amis, trouve un endroit tranquille, prends un sound machine et voilà, c'est tout. Célébrez l'Été. Le vôtre. Le nôtre. C'est peut-être tout ce qui nous reste en ces temps de morosité, nul ne peut nous interdire de nous éclater dans la rue ou dans les champs. Revendiquons le droit au RÊVE. L'Été de l'Amour a commencé le 21 juin au square Vuillemin le temps d'une éclaircie et l'espace d'un sound system. C'était irréel. Une sono, des jus de fruit, des DJs, de la bonne volonté, des gens, et toi la prochaine fois. Ce fut une 1re, tant mieux et que ça continue ! On danse sur le bitume à Paris, on se répand dans les parcs à San Francisco. Sans grands moyens, les raves se montent dans des jardins, dans des halls, qu'importe, le principal est de danser et de se retrouver. Après Ibiza et Rimini, San Francisco est le cœur de l'Été de l'Amour 92. Les photos qui suivent montrent que le printemps était un beau prélude à la folie à venir.
VIX pour eDEN









INTERVUES1
DERRICK MAY

In the beginning there was Derrick (& Juan & Kevin). And Derrick had a groove. And from that groove came Detroit techno...
Si vous connaissez la techno, le nom de DERRICK MAY vous est familier. May, 29 ans, fait partie du triumvirat de Detroit qui, avec KEVIN SAUNDERSON & JUAN ATKINS, a créé la techno en mariant le son froid et industriel d'Europe avec le funk de PARLIAMENT et les house beats de Chicago. May est aujourd'hui de retour après une pause d'1 an et 1/2, s'étant séparé de son manager et de son distributeur en Europe (Network). 18 mois peuvent être acceptables pour un artiste de variété, mais dans la scène house même des innovateurs comme May sont vite oubliés. « Billboard Magazine a fait un article sur la techno sans mentionner mon nom, ni celui de Kevin ou de Juan. Ils ne savent même pas qui nous sommes. » Alors s'ils ne connaissent pas les 3 de Detroit, les fans de techno 92 sont-ils aussi ignorants de la musique de 87 ? « Je n'aime plus utiliser le mot techno car il a été prostitué. Au départ la techno avait une signification sociale et personnelle ; ce n'était pas une vraie philosophie mais ça venait du cœur et de l'esprit. Maintenant je ne sais plus du tout d'où elle vient pour ces jeunes - la progéniture du rock'n'roll ou bien le fric. »
La plupart des DJs techno'n'house ne citent que Strings Of Life de RHYTHIM IS RHYTHIM comme top tune, mais il n'a rien fait de nouveau pendant longtemps. « J'ai eu pas mal de problèmes avec Network. La communication passait mal entre mon manager et moi et j'ai dû lutter pour de nombreuses décisions personnelles, mais l'album Relics que j'ai remixé vient de sortir sur Transmat, et sur Buzz en Europe. J'ai aussi remixé le beau classique Sueño Latino, pas pour le succès commercial mais d'une manière créative et différente. Et je travaille sur un autre projet qui doit sortir ce mois-ci. » Comme la plupart des maestros de la house, May a son propre label, Transmat, qu'il a fondé en 87. Il a laissé partir tous ses anciens artistes, mais en a signé 3 nouveaux pour revigorer la scène : KENNY LARKIN, auparavant chez +8, et 2 inconnus. « Une des raisons pour lesquelles je ne faisais pas de musique, c'est que je passais trop de temps avec Transmat et pas assez avec moi-même. Ce n'est plus le cas maintenant. »
L'année dernière est sorti l'album de SYSTEM 7. L'idée de Steve Hillage était une collaboration entre des sommités de la scène house comme Youth, Dr Alex Paterson & Thrash de THE ORB, Steve Waddington des BELOVED, Paul Oakenfold... et May lui-même. Ca n'a pas été un succès commercial. Pourquoi ? « Virgin, le label, nous a vraiment foutus dans la merde. J'aimerais bien en faire un 2e mais je doute que Virgin ne le veuille. Hillage m'avait contacté pour le 1er et j'avais bien envie de faire tout le projet. Mais ils ont voulu un mélange de gens, et le disque ressemble plus à une compil qu'à un album. »
Pendant les 5 années qui ont suivi la naissance de la techno, le genre s'est constamment transformé. May pense-t-il que les 3 de Detroit ont créé un monstre ? « Ce truc hardcore endurci devait arriver. Il n'y a plus de juste milieu maintenant. Avant il y avait plus de diversité dans la musique. Il y a 2-3 ans, house voulait dire tout ce qui était uptempo. Tu avais tellement de différents types de musique parce que les gens étaient assez ouverts pour dire "OK essayons ça, oh j'aime ça + ça + ça." Malheureusement maintenant tout le monde est coincé dans cette musique sociale "well je suis garage ; je suis rap ; je suis techno ; je suis chatte ; je suis bitte..." La scène musicale va encore redevenir un truc de ségrégation entre blancs et noirs, et en Europe ces gens croient en fait que soudainement la techno est blanche, est pour les blancs. C'est dingue. »
Saunderson, le + prolifique du trio, est fana de techno européenne, particulièrement anglaise, laissant ALTERN 8 remixer Let It Reign. May répugne à suivre l'exemple de Master Reese : « ALTERN 8 ? Je ne les laisserai jamais faire de la merde pour moi. » Comme vous pouvez maintenant deviner, May n'a pas beaucoup de temps pour ses contemporains de notre côté de l'atlantique. « Les jeunes anglais régurgitent tous les mêmes vieux sons, les mêmes vieux échantillons. Je pense que les mecs qui font la musique en Belgique en ce moment sont sur le point d'être un pas en avance - ils ne le sont pas encore, mais ils sont la seule chose positive venant d'Europe. Ce sont ceux qui disent, "D'ac, allons-y, bougeons-nous." Je travaille avec Wonka Beats aussi bien que pour Transmat. »
May commença sa carrière comme DJ sous l'œil attentif de Juan Atkins qu'il décrit comme son mentor. « Il était le summum pour Kevin & moi. Il faisait de la musique des années avant avec son groupe CYBOTRON. » Voir May aux platines est une révélation en soi ; non content de simplement mixer un morceau avec un autre, il s'efforce constamment d'obtenir le + possible en cajolant le vinyl, ne laissant jamais le morceau faire le travail. « Je suis très égoïste. Je passe une mixture de musique dont je pense qu'elle plaira aux gens, et je le fais pour moi. Physiquement ,je joue comme je suis - plein d'action avec un petit peu de mystère pour aller avec. » (Ben voyons !) Il déclare que l'incompréhension dont la techno est victime est due autant aux DJs, le seul moyen de communication entre la musique et les gosses, qu'aux gosses eux-mêmes. « Les DJs n'ont pas vraiment essayé de garder les mômes au courant de ce qui a existé et de les ouvrir au futur. Ils ne sont plus vraiment autant à l'affût de bonne musique, ils passent juste le tout-venant. Les gosses en 87 étaient + ouverts, + intéressés à apprendre. Les gosses de 90-92 sont juste intéressés par les drogues ; ils ne comprennent pas réellement. »
Et finalement, l'homme qui m'a affirmé : « J'ai changé la vie de millions de gens avec ma musique » (!), comment définit-il son rôle ? Est-il l'innovateur (selon Saunderson), l'élévateur (selon Atkins), ou est-il simplement dieu (selon la plupart des DJs) ? « Hein ? Je ne me qualifie pas. Je fais ce que je fais, je me vois comme quelqu'un qui n'a pas encore atteint son but. Je gravis une montagne et je ne suis pas encore au sommet. »
ADELAIDE DUGDALE



INTERVUES2
LAURENT GARNIER

Paris, réveille-toi, il est revenu ! Mais oui, c'est le retour de LAURENT GARNIER qui depuis la fermeture du Boy (ce qu'il y a d'ironique c'est que ça deviendra un garage) n'a pratiquement pas été vu sur la scène house parisienne. Souvent accusé par les fans de techno d'être trop commercial, trop disco, il ne comprend pas leurs plaintes. « J'aime la bonne musique, quel que soit le genre. Je jouerai un disque s'il me plaît et si je vois qu'il va plaire la foule. À Galactica j'ai passé de la techno assez dure ; quand je joue à Eclipse à Coventry, je joue des morceaux durs - hard as fuck but very trippy. »
Son CV est assez impressionnant : présentateur sur une radio pirate de banlieue à l'âge de 12 ans, où il passe des morceaux « american disco funk stylee » comme KOOL & THE GANG. 6 ans plus tard, il va à Londres pour être chef cuisinier à l'ambassade de France. Il voit tous les Anglais qui l'ont influencé, notamment Mark Moore (S-EXPRESS) et Jay Strongman. « C'est Strongman qui fut ma 1re influence. Je le voyais au Mud Club (une des boîtes les plus influentes à Londres dans les années 80) en train de mixer n'importe quoi - CHIC suivi des B-52s - et la piste était pleine toute la soirée. » En 88 il part à Manchester où il vit pendant 1 an, il revient en France faire son service militaire, et il y repart encore 6 mois. Il joue à l'Haçienda et dans plusieurs raves au nord de l'Angleterre.
Après son expérience anglaise, que pense-t-il de la scène française ? « Wank (branlette) ! Vraiment parfois c'est chiant ; les gens se foutent de la musique, ils sortent pour voir et être vus. La plupart des organisateurs de fêtes à Paris n'ont jamais été dans une rave en Angleterre, l'endroit où est né l'esprit rave - porter n'importe quoi et bien s'amuser. » Que penses-tu de la programmation musicale des raves françaises ? « Ils passent des trucs qui ont le son d'un Hoover(r). Ils jouent des morceaux de techno belge dont 80 % est merdique, et de techno allemande qui est 10 fois pire. » Alors, si la techno ce n'est pas des bruits d'aspirateur, qu'est-ce que c'est ? « Pour moi, la vraie techno est celle de Detroit ou de Hollande. J'aime la techno intelligente comme celle de DERRICK MAY ou de SPEEDY J. »
Comme Garnier est assez occupé en ce moment, il ne sort pas très souvent, mais lorsqu'il sort, on peut le voir s'éclater sur la piste avec tout le monde. Quels sont les DJs qu'il aime entendre à Paris ? « Deep bien sûr ("élève et disciple de Laurent" selon le dossier de presse de Respect For) et Pacman. » Il suit maintenant le même chemin que la plupart de ses congénères : faire sa propre musique. Après un 1er maxi chez Eastern Bloc (sous le nom de FRENCH CONNECTION), il a signé avec Fnac Music Dance Division. 1 mini album et 2 maxis remix, 1 pour lui et 1 pour REVELLE sont déjà sortis. Va-t-il un jour quitter les platines pour se concentrer sur ses morceaux ? « Je suis dans ma musique et le travail de studio. Je vais ralentir un peu mon activité de DJ mais j'aime trop ça pour m'arrêter. » Oui Laurent, ça se voit.
ADELAIDE DUGDALE









We Are HARDCORE
Nous sommes ENDURCIS.









TRIBUNES2
HOUSE CLASS OF '92

Humblement, je crois avoir assez écrit sur la dance music et sur la house en particulier pour être convaincu que nous possédons un joyau qui ne demande qu'à être protégé et partagé à la fois. La house a envahi une grande partie de nos vies. Sans cesse, elle nous ramène vers quelque chose qui est pur et authentique et la danse est la manifestation de cet état d'esprit. 4 ans après l'apparition des 1res raves anglaises, raves que nous avons vécues par procuration, sans réellement y participer pour des raisons bêtement géographiques, nous ne devons pas avoir peur de revenir vers la même source sentimentale. Ce n'est pas une question de revival, de retour en arrière. Des centaines de disques, aujourd'hui, parviennent, dans le mystère le plus complet, à susciter en nous la même excitation ressentie les 1ers jours, quand All Dis Music de ROMANCE, Mystery Of Love de FINGERS INC. et Pacific 909 de 808 STATE sont sortis. Ces disques, que nous chérissons et que nous nous empêchons d'écouter, parce qu'ils nous rappellent parfois trop de choses, sont les preuves que nous sommes réellement sur terre, au même titre que nos amis, nos amants, nos familles. La house est comme tous les autres genres musicaux : c'est aujourd'hui un domaine si vaste, si profond que personne ne devrait avoir la présomption de croire qu'on peut tout savoir, tout comprendre, tout avoir. Il faut admettre que nous ne sommes que des maillons d'une chaîne beaucoup + importante que nous, qui nous dépasse complètement. La house est désormais une musique insondable qui se dirige vers des domaines que nous ne connaissons même pas. Quelle importance si nous ne sommes pas DJs ou remixeurs : notre capacité à apprécier nous met au même niveau qu'eux. Quelle importance si la house se divise aujourd'hui en courants car le but de tout raver authentique est de pulvériser les faux clivages (races, sexualités, âge). Quelle importance si eDEN est critiqué car nous avions besoin d'un média, même underground, qui se charge de représenter cette éthique de la house qui restait informulée en France. Je crois qu'il n'y a aucune coïncidence dans le fait que la house ait développé, depuis 5 ans, un vocabulaire rempli de références naïves : Éden, Paradise Garage, Venus, Renaissance, Dream Frequency, Love Ranch, Oz, Storm, Ecstasy, etc. Et, dans un sens, l'énergie défoulée par la techno pour opposer cette candeur est tout aussi enfantine et naturelle. Arrêtons de nous bouffer le pif. Il y a des gens qui meurent tout près de nous. Nous n'avons plus de temps à perdre.
DIDIER LESTRADE



TRIBUNES3
NEW MUSIC SEMINAR 13E ÉDITION

À l'origine une simple « Disco Convention », d'année en année le N.M.S. s'est développé réunissant aujourd'hui plusieurs milliers de participants (Dont une petite dizaine de français !!!) dans le cadre du Marriott Hotel de New York. Ce développement s'est accompagné d'une ouverture vers d'autres styles musicaux faisant du N.M.S. l'une des 2 grandes kermesses de la « music industry ». droit d'entrée obligatoire le « pass », 380 $ et vous voilà orné d'un énooorme badge au collier fluo vous permettant d'identifier dans la foule Maurice Joshua, Richie Hawtin ou George Morel ! Du 17 au 21 juin, les salons et bars du Marriott réunissent les têtes les plus célèbres de la house. L'occasion également d'organiser 3 à 4 conférences quotidiennes aux sujets racoleurs : « L'art du remix », « la techno », « les labels indépendants » et aux participants attirants : F. Knuckles, D. Morales, T. Terry... Déception sur le contenu des débats qui semble + destiné à un public de journalistes ou de néophytes qu'à des pros ! Quoi 7h d'avion pour s'entendre expliquer qui est Morales ou que la techno est dure à vendre ! Alors le N.M.S. sans intérêt ? Pas complètement car équipé de l'onéreux « pass » magique vous accédez gratuitement à tous les clubs new-yorkais. De 20h jusqu'au matin, c'est une boulimie de DJs prestigieux Tony Humphries, F. knuckles, Little Louie Vega, Bobby Konders, Joey Beltram... En bref le N.M.S. est une très bonne occasion de faire business, de rencontrer les dieux de la house et surtout de vivre à fond la nuit new-yorkaise. Et une nuit au Shelter ou au Sound Factory avec Junior Vasquez ca vaut le coup, non ?
LAURENT GARNIER & ÉRIC MORAND



TRIBUNES4
RÉFLEXIONS...

A quand la prochaine bouffée d'air frais sur la scène rave-e-house-whatever ? La dernière date de mai-juin 91 avec l'arrivée en force du garage depuis les US, suivie de près par la deep. Je suis soit résolument négatif soit aveugle, pourtant il me semble bien que depuis quelques mois le « mouvement » tourne en rond et se mord la queue. Suis-je le seul à me lasser doucement mais sûrement des éternels samples de piano-saxo ? Je rêve d'un dieu qui ait l'audace d'aller chercher des disques au Brésil des années 60, chez les ancêtres tels que Vivaldi... Bref j'en sais rien mais quelque chose de nouveau, sans nécessairement un beat à 120-125 BPM. Mais la plaie est en fait beaucoup + profonde : n'avez-vous pas l'étrange impression d'aller toujours à la même soirée ? Bonne ou pas, là n'est pas le problème. C'est le scénario qui coince : 1- j'arrive, il est 1 14 am, 2- je dis bonjour à tout le monde, 3- 1 48 am je gobe (si je suis un gobeur), 3- boum-bim-boum 123 BPM all night, 4- je ressors, vais redescendre chez moi ou chez des amis. Bilan : j'ai rencontré tout le monde et personne à la fois. C'est peut-être ce qui m'attriste le + : le côté superficiel car les gens ne font pas vraiment de véritables rencontres lors de ces soirées (peu importe le sexe bien sûr). Et je commence à regretter les bonnes vieilles soirées des années 80 avec des slows et tout le baratin. À propos du slow, pourquoi diable faut-il toujours et toujours et encore du beat pour pouvoir voyager ? Quand aura-t-on droit à des slows dans les soirées house (pas un slow débile of course, mais un slow bien trippant à souhait) ? Les extasiés seront à coup sûr ravis de donner un hug pendant 5 minutes. Bref, pour moi, le slow-dance c'est complètement E-culture. Let's go for it !
Le mouvement est clairement en stagnation. Aussi s'éteindra-t-il progressivement si rien de nouveau ne vient le bousculer. Mon pote Nostradamus m'a dit : « abandon des sons à la 808-909 - retour aux sons classiques - ce qui restera : le trip, les sons ambient. Adieu, mon ami ! »
SERGE "THERAPY" PAPO









FÊTES



#1
COSMOS FACTORY SAM 6 JUIN MOZINOR
DJs : EDDY DE CLERCQ/STIKA/PACMAN/YOHM/TOPOLINA
PRIX : 85 F (CONSO)
OBSERVATEUR : LAIT-FRAISE

As usual : paf 85 F, soft 20 F et bière 25 F, BPM>116 et rdv avec l'oto-rhino le lundi. Trêve de choses désagréables, il y a eu un p'tit déj et il y avait du make-up dayglo à dispo. Mais n'aurait-il pas été intéressant de suivre l'exemple de Yohm et de son assistant ? T'was a kind-a-mental drawings they were showing on their front. Il faut dire que les peintures de guerre faisaient un peu nations-indiennes-à-Little-Big-Horn. Sur le carton, il était inscrit « NO DRUGS », aussi pendant que certains dealers étaient expulsés, d'autres refilaient des Dolipranes (le paracétamol à 2OOF... Dreeeeam !). Ceci explique certainement pourquoi la Sécu est en déficit. L'ambiance était plutôt friendly et les zombies rares, contrairement à de précédentes éditions nettement craignos. Comme quoi les montées de Doliprane, c'est mieux ! Stay clean boys, act up for your life ! Et la muzak ? Pacman et Topolina même combat : s'ils n'étaient pas mal au 1er passage, le 2e c'était la cata. Stika est né dans trois MK2 et ce qu'il en fait est assez hallucinant. Comme Eddy de Clercq d'ailleurs, qui, s'il n'est pas un roi du mix, n'en est pas moins efficace et a une pêche communicative ! Un grand ! De + il dispose d'un n° de Vérona et Davinique bloqué à 130 BPM... Enfin une disco queen ! Quant à Yohm qui semblait s'em... les 10h où j'étais présent, il n'a pu toucher les platines, RESPECT FOR THE DJ ! Il est dommage qu'on nous en ait privé, il nous aurait sans doute aéré la programmation. Parce que si 3h avec De Clercq à 13O de moyenne ça va, plus de 10h (I will survive ?) à ce rythme, ça gonfle ! Surtout que vu la persistance des niveaux de la table de mixage dans le rouge (= saturation), le compresseur a dû bosser toute la nuit. En clair : pleine puissance et son crado (malgré un excellent matériel). Bref, si Dominique était encore là pour soigner Mozinor la prochaine fois, celle-ci aurait pu devenir vraiment bien. Mais comme il y a eu divorce...



#2
UNDERGRAVE 2 VEN 12 JUIN IVRY SUR SEINE
DJs : JACK/GINO/DIMITRI
PRIX : 85 F OU 100 F (CONSO)
OBSERVATEUR : VIX

Décidément les ravers ont parfois du mal à comprendre ce qui se passe. Quand une organisation propose une rave potable dans un endroit potable avec une sono potable, des DJs potables & un gros effort visuel, on peut venir ! Jack (Marseille) est pas mal, Dimitri démontre lui une grande maîtrise techno & Gino donne dans le vocal queen. Bougez votre popotin la prochaine fois !



#3
BEATATTITUDE SAM 13 JUIN IVRY SUR SEINE
DJs : KID PAUL/REDS/ÉRIK RUG/DJUL'Z/SERGE PAPO
PRIX : 70 F
OBSERVATEUR : VIX

Ne cherchez pas, la rave c'est Beatattitude ! Ce fut encore très bien et encore mieux car la zique et l'ambiance collaient. Cela ne sentait pas l'exta triste (dixit notre amie chroniqueuse) et je pris du plaisir à rester jusqu'au petit matin, la cour extérieure donna lieu à un mini Woodstock. On s'asseyait par terre, discutait tranquille, et les gens souriaient. Rare. Kid Paul est génial ! Il se révéla efficace à toute heure et mixa une techno mélodique. C'est la révélation du moment ! On va aller à Berlin ! Quant à Reds, pas de surprise, du bon breakbeat et Érik Rug se débrouille plutôt bien. Merci pour le ragga techno. En bref, c'était une euro-rave réussie et je n'ai qu'un mot : bravo !



#4
OUCH! SAM 27 JUIN JUSSIEU
DJs : SERGE PAPO/TOM/DANNY K.G.
PRIX : 60 F
OBSERVATEUR : VIX

Il fallait que la saison se termine par un « bouquet de Noël », la sono était quasi indécente pour l'espace, ainsi que les lumières et la déco. La programmation a été moins américaine que d'habitude et plus mellow, on ne savait pas quand la soirée avait commencé, la musique étant toujours constante. D'ailleurs, est-ce important ? Une soirée vous happe un court instant, alors pourquoi décider d'une fin et d'un début. Dansez ! La nuit s'est terminée par un chill-out convivial sur le toit de l'établissement, nous avons regardé le soleil se lever et sommes partis aussi contents que nous sommes venus. C'est tout.



#5
ARENA SAMEDIS ÉLYSÉE MARBEUF
DJs : MACK/BERTRAND/GUESTS
PRIX : 100 F (CONSO)
OBSERVATEUR : MINNIE THE MINX

Arena, c'est pas une rave, c'est pas une boîte, alors c'est quoi ? C'est une soirée organisée soi-disant par des Anglais, à peu près 1 samedi sur 2 à l'Elysée Marbeuf. Mack (Drese ex-Mackie Marvel (!), dont la programmation est bonne & kickin') & Bertrand sont les DJs officiels. Les visuels sont l'œuvre de Rick ; ils ne changent pratiquement pas et c'est dommage. Par contre la liste des DJs invités est longue ; voyons le détail.
23/5/92, Laurent Garnier & Derrick May : soirée hétéroclite, musique & ambiance sublimes, je n'avais pas envie de partir lorsque les lumières se sont rallumées. Garnier a laissé parler la musique comme il sait si bien le faire. May nous a téléportés dans un autre monde avec un mix ahurissant, surtout de sa propre production.
6/6/92, Erem & Deep : bonne & belle house, ambiance sexy & profonde jusqu'à l'arrivée aux platines de Bertrand, qui a commencé à passer de la techno froide & sans âme, & qui m'a donné soudain envie de rentrer me coucher.
20/6/92, Erem, un Belge & Reds : Bertrand a aussi joué cette fois-ci mais malheureusement pas assez longtemps ; nettement + inspiré que la fois d'avant, il m'a convaincu qu'il peut être bon quand il veut. Erem, comme la fois d'avant sans rien de nouveau, un peu dommage. Le belge, ce n'est pas la peine de connaître son nom, il a vidé la piste sans aucun problème. Avec Reds, l'ennui s'est transformé en allégresse générale.
En résumé, Arena c'est marrant & c'est une heureuse alternative aux soirées « Tekkno Katastrof Part 7 Chapter 3 : The Brain Damage... » Cependant le public n'est pas toujours des + intéressants et 100 balles c'est beaucoup trop cher pour une fête qui se termine à 6h du mat. Ajoutons que ce n'est pas la peine d'inviter plein de DJs lorsqu'on sait qu'ils ne pourront tous passer & qu'ils vont donc perdre leur temps à attendre leur tour.



#6
MAIS, QUOI ! MERCREDIS FOLIES PIGALLE
DJs : MANDRAX/GUESTS
PRIX : 100 F
OBSERVATEUR : VIX

Mais enfin ! Rien à redire sur Mandrax, c'est un bon DJ garage (on le savait déjà). Seulement les Folies Pigalle restent les Folies Pigalle et Martine Meyer reste Martine Meyer. Dommage que ce genre d'initiative se produise dans de telles conditions, Paris sera toujours Paris... Alors, mais quoi ?



#7
WAKE UP PARIS JEUDIS REX CLUB
DJs : LAURENT GARNIER/DEEP/GUESTS
PRIX : 50 F
OBSERVATEUR : VIX

Wake Up Paris est le réveil-pied des parisiens et reste la seule soirée club valable. Les gens dansent et réagissent aux disques ! Je n'ai eu aucun scrupule à me rouler par terre, j'ai réentendu des disques fétiches (Bra, Tribal Life, Dising You...) et je ne peux pas résister ; il y a toujours un disque qui me plaît ! La programmation est éclectique, groove et dynamique, bref ce qu'il faut pour un club. Deep porte bien son nom, il fait preuve d'une bonne culture, ce qui n'est pas courant. Travis Nelson m'a complètement fait vibrer le 28 mai, tendance discoïde électrochoc ! Quant à LAURENT GARNIER, il reste, n'en déplaise à certains, la référence. Il vous emporte dans son voyage et il n'y a pas de risque de crash. Le 1er juillet nous avons eu droit au duo Detroit Derrick May-Kevin Saunderson, vraiment bonne soirée et ça a pu donner une petite démonstration à ceux qui utilisent abusivement le mot techno. Je propose un hymne pour Wake Up Paris : Promised Land de JOE SMOOTH.



AGENDA

RAVES :
PSYCHIC
23/7 Central DJs : Brainwasher, Jérôme
DIGITAL HEAVEN 24/7 Salon Weber DJs : Brainwasher, Merlin, Tonic
COSMOS FACTORY 25/7 Mozinor
FANTASMILE 25/7 Transfo (Morlaix) DJs : Steph'anovitch, Rabiax, David, PA : LUNATIC ASYLUM
TANZ DER WELT 25/7 DJs : Gurutha, Yens, Axel, Volker
RAVE PARTY 28/7 La Gargouille (Limoges) DJs : Jonathan Thomas, Rick Tonic
RAVE 8/8 & 5/9 L'Amnésia (Aron) DJ : Jonathan Thomas
TRIBAL MIND 8/8 Salon Weber DJs : Bertrand B., DJ Pascal R, Laurent Garnier, Deep
BEATATTITUDE 14/8 Planet (Berlin) DJs : Djul'z, Kid Paul, Reds, Érik Rug, Paul Van Dick
EL VERANO INDIO 19/9 & 3/10 La Cave (4e) DJs : Andre, DJ Pascal R, Serge "Therapy" Papo, guests

ONE NIGHTERS :
CABARET
jeu Folies Pigalle DJs : Jules, Patrick Vidal, PA : divers
COMIC STRIP mer Les Bains DJ : Jules, PA : divers
FUCK ven La Luna DJ : DJ Tom
HAPPY MUSIC ven La Nuit des temps (Créteil) DJ : Underground
MAIS, QUOI ! mer Folies Pigalle DJs : Mandrax, guests
RADICAL CHIC ven Shéhérazade DJs : Christov, Danny K.G.
TECHNO REBELS ven La Broche (banlieue) DJs : Dom, Atomic, guests
THE TRAVELLERS mer L'Agave (9e) DJs : Gribouille, Diabolo, guests
TRANSE 2001 jeu La Java DJs : divers
TRICKY lun péniche Rubis DJs : Pascal, Yann, guests
WAKE UP PARIS jeu Rex Club DJs : Deep, Laurent Garnier, guests

CLUBS :
LE CAFÉ VOGUE
tlj DJs : Andre, Jules, Kimo, Thierry Perdereau
LA CASBAH tlj DJs : Andre, Conrad, Thierry Perdereau, Patrick Vidal
LA LUNA jeu au sam DJs : DJ Tom, Thierry Scordel
LE MEMORIE'S tlj DJs : Andréa, Thierry Belfort, Yohann K



COUP DE GUEULE
Nous étions à Wake Up Paris, « for house music lovers », nous vendions un fanzine house, eDEN (vous connaissez ?), et nous dansions sur de la house. Bref il s'est trouvé des gens pour nous dire : « C'est quoi la house ? » ou « On n'aime pas la house ». Cherchez l'erreur.

COUP DE CŒUR
Sam 6 juin. After Mystère. Ce fut la soirée la + underground car la + informelle qui soit. Entre minuit et 5h les amis des amis se sont retrouvés avant le début de l'after et on se demandait si c'était un vernissage ou une soirée. De +, la musique était même originale. Merci Bernard !
VIX









SKEUDS



CD :
La house est la musique populaire par excellence. Elle a digéré toutes les influences du monde entier et les a sublimées. Elle est là pour longtemps. Elle n'est pas réservée aux DJs ou aux fêtes. De superbes albums et compils paraissent, et le CD est le meilleur support pour que tout le monde puisse en profiter, en tous lieux et à tous moments.



CD COMPILS :

PUR Paris Union Recordings (Delabel/F) :
On en parlait depuis longtemps, elle arrive enfin, la compilation Delabel de jeunes artistes house français, en attendant celles de Fnac Music, BMG (Ravelation) & Rave Age (Techno Nostrum) à la rentrée. À l'origine, il y a déjà un peu + d'1 an, ALPHABET (c'est-à-dire Jay Rémi, qui s'occupe aussi de la rubrique Body & Soul à Best & fait quelques chroniques de maxis vinyl dans eDEN, + Jean-Robert) & Emmanuel de Buretel (boss de Delabel) lancent cette idée dans l'espoir de réitérer le succès de Rapattitude. Les ALPHABET ont une certaine expérience : ils ont fait des remix pour DISCOTIQUE, THE SILENCERS, PETER KINGSBERY, ROY ROBY, INDOCHINE, ZWAP & du générique de Canal + (présent sur PUR), & ils ont une société de production musicale : Pop 7 ; ils sont alors chargés du rôle de consultant artistique ce qui explique leur implication dans la moitié des 14 titres. L'option a été prise de favoriser autant que possible les paroles en français. Ca a l'avantage de rendre les 7 titres concernés + originaux & l'inconvénient de leur fermer les portes de l'export, d'autant + que tous les styles de chant français sont représentés y compris ceux qui rendent la musique populaire de ce pays si peu compétitive. Certains se tirent néanmoins très bien de l'exercice en particulier AME STRONG S.A. avec Tout est bleu (garage un poil trop lent) où le texte se coule à merveille dans une mélodie soul. D'autres ignorent la difficulté en ne se servant pas de mots : INDURAIN avec l'excellent Eden (très bon titre...) qui mélange séquences acid et piano, ou bien BAB avec le tout aussi excellent Kühn In The House jazz house qui utilise des enregistrements de Joachim Kühn célèbre pianiste jazz contemporain allemand. Enfin 2 autres morceaux se détachent aussi du lot : Vole d'ALPHABET avec A MAN CALLED ADAM house à l'anglaise très efficace & Crash d'O.C.B. (en fait DJ Tom bien connu des clubbers & petit frère de Jay Rémi) techno intelligente.
En conclusion, on ne peut que recommander l'achat de cette compil et espérer qu'elle sera accompagnée d'une politique de sortie de maxi et de développement d'artiste ce qui ajoutera Delabel à la liste des labels house français après Rave Age Records, Fnac Music & IndepenDance.

NU GROOVE "Secret Codes A Second Compilation" (Network/UK) :
Les Anglais de Network sortent maintenant leur 2e compil Nu Groove ce qui nous permet d'avoir en CD quelques titres de ce mythique label new-yorkais. Des accords ont été passés avec Delabel & Rough Trade Records GMBH qui vendent chacun dans leur pays le pressage anglais, bonne initiative. Malheureusement ce 2e volume est 1 ton en dessous du précédent (25 West 38th) où on trouvait quelques joyaux comme Feel It/THE SOUND VANDALS, Secret Code/JAZZ DOCUMENTS, Kenny's Jazz/POWER HOUSE, I've Just Begun To Love You/ROQUI & Searchin'/33 1/3 QUEEN ; & les morceaux n'y sont pas toujours récents. D'abord 3 titres techno sans intérêt avant de retrouver l'atmosphère deep & jazz qui fait l'originalité de Nu Groove. Le File #5 de UTOPIA PROJECT est un banal instru-nourriture pour DJ comme d'autres morceaux sortis sous cette appellation. On attend beaucoup mieux du génial Rheji Burrell, l'homme aux commandes, 1 des inventeurs du style jazz house. Le titre suivant, Just Before The Dawn/APHRODISIAC fait par le frère jumeau Ronald, aurait été grand avec une rythmique house. On reste dans l'ambiance jazz avec Breezin' de BASIL HARDHAUS, très bon instru. Puis parenthèse garage banale avec I Want To Know du GROOVE COMMITEE dont le chant est hélas entièrement échantillonné sur le Club Mix de Who Need Enemies (With A Friend Like You) du MONTANA SEXTET, comme environ 75 autres morceaux en ce moment (les Français de DISCOTIQUE ayant été parmi les 1ers en 90 avec Sexe). Ensuite le meilleur titre de la compil : Tonight's The Night des excellents SOUND VANDALS, hard house qui utilise une petite partie de l'a cappella de Don't Make Me Wait des PEECH BOYS (très pillé lui aussi & encore récemment par ALTERN 8 dans Activ 8 (Come With Me) mais d'une manière tellement peu subtile). Puis un instru inintéressant avant Disco-Tech/KATO, le 2e Ronald Burrell de Secret Codes, très disco & très bon, & How Many Times de DTR très deep & aussi très bien. La compil se termine par I'm In Love With You de CRITICAL RHYTHM, ragga surproduit datant de 1990 et incongru ici, qui reprend le chant de Peanut Butter de GWEN GUTHRIE (N-JOI avait fait de même pour Anthem). Par contre les musiciens peuvent essayer d'en trouver la version a cappella, idéale pour nourrir leurs échantillonneurs...

BREAKS, BASS & BLEEPS 4 "Tuff Techno For Orbital Adventurers" (Rumour/UK) :
Rumour sort la 4e Breaks, Bass & Bleeps, série conçue comme un recueil de morceaux anglais, parfois continentaux, récents, parus sur des petits labels & qu'on entend dans les raves outre-Manche. Par rapport aux autres volumes, les tempos se sont beaucoup accélérés. La plupart des 13 titres tournent entre 135 & 150 (!) BPM & de nombreux échantillons de voix ont un côté Donald Duck (voulu). Conformément aux dernières tendances, plein de breakbeats, de mélanges piano/techno & de changements incessants d'1 motif à l'autre. Oblivion (Head In The Clouds)/MANIX, Vertigo/URBAN FUGITIVES, The Flip/OXY, Further Out/SON'Z OF A LOOP DA LOOP ERA & Atheama/NEBULA II sont les meilleurs. Quelques groupes connus depuis + longtemps s'en tirent par contre très mal : Welcome To The Future/ESKIMOS & EGYPT, Feel The Melody/BONESHAKERS, Church Of Extacy/C OF E alias GTO, We Are Hardcore/HOUSE CREW aux samples trop évident de Back To Life/SOUL II SOUL & trop entendu de N'Sel Fik/CHEB SAHRAOUI, & Invasion/ALCAN WARRIORS. Palme d'opportunisme & de n'importe quoi musical à Hardcore Will Never Die/Q-BASS avec ses mélodies pour fête de la bière jouées avec un son techno.

TECHNO CLASSIC Volume I (Rising High/UK) :
Excellente compil, & cohérente malgré la diversité des styles abordés : ambient, techno, mélange piano/techno (House Is Mine/THE HYPNOTIST absolument génial jusqu'à 1'43...), ragga techno (Smokin'/PROJECT ONE), acid (2 morceaux d'INTERFACE & le très bon CASPAR POUND/House), techno bruitiste & sans compromis (Whirlwind/LENNY DEE fait avec Eric Kupper en congé de Def Mix Productions & Neil McLuhan), house chantée (Fever Called Love/RHC excellent avec Plavka, la chanteuse de Hyperreal des SHAMEN) & hip house (A HOMEBOY, A HIPPIE & A FUNKY DREDD/Start The Panic excellent aussi). 12 versions longues de titres anglais (sauf 1 américain) quasiment tous sortis sur Rising High & derrière la moitié desquels on trouve à divers degrés l'équipe Caspar Pound, Peter Smith, Marc Williams.

XL-RECORDINGS "The Third Chapter/Breakbeat House" (XL/UK) :
Voici donc le 3e chapitre de la très surestimée série de compils de la maison de disques anglaise XL. Tout le monde se pâme en l'évoquant ; peut-être est-ce dû à la très efficace propagande de XL - dont des affiches 4 par 3 dans le métro londonien au moment de sa sortie, un peu comme la dernière formule de la lessive Machin. Bien sûr la plupart des 12 titres a marché, mais auprès d'un public très jeune ou amnésique. Car Sweet Harmony/LIQUID échantillonne le piano & la voix de Someday/CECE ROGERS & se contente de rajouter un rythme hip hop accéléré par-dessus (ils ont en + le culot de cosigner le morceau avec Marshall Jefferson, le compositeur de l'original, alors qu'ils n'ont apporté absolument aucune idée musicale). Keep The Fire Burning/THE HOUSE CREW fait de même avec la voix de DEBBIE MALONE, de MONIE LOVE (dans Ring My Bell avec ADEVA) & de EURYTHMICS (mais ils ont eu cette dernière idée en écoutant What Can You Do For Me/UTAH SAINTS). Idem pour Right Before/FIRST PRODJECT avec le piano de Definition Of Love/KAOS & la voix de Right Before My Eyes/PATTI DAY. & idem pour D.J's Take Control/SL2 avec la musique du sublime Let The Music Use You/NIGHT WRITERS. XL appelle ça breakbeat house & essaye de nous faire croire que c'est la dernière nouveauté. Pourtant ces enfilades de samples ajoutées à l'oubli quasi systématique d'une grosse caisse continue (4 on the floor) suffisamment audible me rappellent plutôt les pires moments de la house débutante anglaise 87-88. + intéressants sont les mélanges ragga/breakbeats/techno de On A Ragga Tip/SL2, Smokin'/PROJECT ONE (qu'on trouve aussi dans la compil Rising High) & Hard Times/NU-MATIC mais pas + nouveaux (qu'on pense aux RAGGA TWINS, LONGSY D, MC KINKY, REBEL MC, KEITH THOMPSON...). Quant à Everybody In The Place/THE PRODIGY, vous avez le CD maxi ; The Green Man/SHUT UP AND DANCE, vous en avez un meilleur mix dans la Warehouse Raves 6 conseillée dans eDEN nº1, où on trouve aussi The Bouncer/KICKS LIKE A MULE ici présent (mais ce morceau de toute manière est nul).

THE REBIRTH OF COOL TOO "The Spirit Of The Drum" (4th & B'Way-Island/UK) :
Les vrais fans de house sont des gens ouverts. Ils ont écouté & aimé toutes les autres sortes de musique populaire. Il n'y a pas pour eux des bons ou des mauvais styles, juste des bons ou des mauvais morceaux. Ils sont curieux & aiment savoir ce qui se passe dans les autres genres, particulièrement chez les musiques sœurs - rap, ragga, acid jazz, indie dance, etc. Voilà pourquoi, 1 fois n'est pas coutume, je chronique un CD sans 1 g. de house. Mais attention il y a un rapport : il s'agit bien de musique sexy pour le chill out des ravers (voir l'article de ces chères Bionic Lovers dans le 1er nº). 4th & B'Way GB & Patrick Forge (DJ à Kiss FM Londres & aux soirées Talkin Loud) ont conçu la série Rebirth Of Cool pour montrer que des musiciens d'horizons divers (Amérique, Angleterre, rap, acid jazz, soul, funk) mais vivant avec leur temps & ayant assimilé les derniers développements musicaux & technologiques se retrouvent sur une même longueur d'onde jazzy & groovy.
Maintenant sort la 2e compil (pochette orange) de cette série après la 1ère (pochette ocre jaune) qui contenait quelques indispensables comme le quasi house Hot Music de SOHO, Jazz It Up de C.F.M. BAND, Talkin' All That Jazz des pionniers STETSASONIC, une excellente version de Step Right On des YOUNG DISCIPLES, Welcome To The Story de GALLIANO, Open Up Your Mind de MC MELL'O', la définition d'un style de jazz boombastique des DREAM WARRIORS & le Jazz Thing des GANG STARR échappé du film Mo Better Blues de Spike Lee. Le 2e volume est donc tout aussi recommandable avec des duos jazz hip hop (I've Lost My Ignorance/DREAM WARRIORS & GANG STARR, Free Your Feelings/SLAM SLAM & GANG STARR, Senga Abele/MANU DIBANGO & MC MELL'O'), 2 instrus acid jazz (Cool And Funky/RONNY JORDAN & surtout The Slow Jam/DODGE CITY), quelques raps qui tuent (Black Whip/CHAPTER AND THE VERSE (des Mancuniens !), Looking At The Front Door/MAIN SOURCE, Kickin' Jazz/OUTLAW) & du funk (I Should've Known Better/MICA PARIS & Try My Love/LALOMIE WASHBURN). À noter qu'est disponible en Europe continentale une Rebirth Of Cool (pochette verte), résumé pas toujours judicieux sur 1 seul CD des 2 autres. Cassez votre tirelire pour les 2 compils anglaises, vous ne le regretterez pas.
WIDOWSKY



CD ALBUMS :

BABY FORD "B Ford 9" (Insumision-Transglobal/UK) :
B Ford 9 est le 3e LP de Peter Ford. Après Ford Trax (88) & 'Ooo' The World Of Baby Ford (90), ce techno boffin de la 1re heure nous pond un album dont une fois de +, lui seul peut revendiquer la paternité. Quand on écoutait Oochy Koochy (hit single tiré de Ford Trax), on comprenait immédiatement le sens aigu de gadget musical que P. Ford donnait à la fabrication de ce 1er simple terriblement acid-ulé. Avec B Ford 9 il est toujours aussi seul face à son œuvre & des titres comme In Your Blood, Move On (Alt) ou Fetish (9AX) jouent une house toujours aussi indépendante, mais cette fois c'est dans un monde torturé qu'il nous emmène, sous des cieux glauques & peut-être également + euro-techno (RU486, Fetish). Dans B Ford 9, P. Ford parle + qu'il ne chante, sa voix est souvent trafiquée & sa musique est parfois complètement décalée : ni house, ni pop, ni techno (Sashay Around The Fuzzbox, 20 Park Drive). Baby Ford fait une house particulière, inégale & tordue, il est une pop star dans son propre monde où B Ford 9 donne rdv à tous ceux que la créativité intéresse.
LE GLAND

BOBBY KONDERS & MASSIVE SOUNDS (Mercury/US) :
Les vrais fans de house music sont des gens ouverts (suite)... Et encore de la musique sexe pour le chill out des ravers. BOBBY KONDERS est un des DJs stars de New York, & on trouve dans ce disque un peu tous les styles qu'il aime & qu'il joue (avec un certain nombre de titres déjà sortis sur maxi difficilement trouvables aujourd'hui). Il s'est entouré de musiciens, de chanteurs (-euses) & de toasters pour un 2e album mi-ragga dancehall, mi-deep house (à la Nu Groove). En prime 3 surprenantes incursions soul à l'anglaise, dont les très bons Bad Boy Dance & Unity, sans doute les meilleurs moments du CD avec le très jazzy Blue Note Groove.
WIDOWSKY



CD MAXIS :

DEEPSIDE "Seclude EP", BECKIE BELL "Movin' Up", REVELLE "Gonna Make You Feel Alright Remix" (Fnac Music-F) :
Fnac Music Dance Division poursuit sa politique intelligente de découverte de jeunes artistes house français. Après REVELLE, LAURENT GARNIER, SHAZZ & IMPULSION, sortent ce mois-ci pas moins de 3 nouveaux maxis.
J'avais dit dans eDEN nº1 tout le bien que je pensais du 1er maxi de REVELLE ; voici le remix de la Radio Version fait par LAURENT GARNIER. Le style est toujours garage mais le format & la structure sont maintenant mieux adaptés aux clubs spécialisés. 4 mix sont disponibles avec + ou - de chant & de percus & des instrumentations différentes ; mon préféré est le Laboratoire's Disco Mix.
BECKIE BELL avait fait 2 maxis de garage commercial chez Polydor, I'll Never Know & l'agréable Steppin' Out Tonight. Elle est aujourd'hui chez Fnac Music & son Movin' Up est complètement disco très énergique. Malheureusement les 5 mix proposés sur le CD sont quasi identiques : le You're The One Mix et le Get Me Started Mix ne diffèrent que par le chant du refrain + ou - compliqué ; le You're The Dub Mix est en gros l'instru avec un peu du refrain du 1er ; les 2 autres sont les montages courts (radio) des 2 1ers.
Avec DEEPSIDE, on passe à l'autre extrême de la house : techno bruitiste (Seclude) ou minimaliste (Shudder & son résumé Acid-pella, Experiment 001) ; en prime un morceau + lent, ambient avec plein de voix électro (le très original Conscience). À noter qu'ils sortent aussi des maxis chez USA Import Belgique sous le nom de SUB SYSTEM.
WIDOWSKY
« Le corps, le cœur et l'esprit »



MAXIS VINYL :

SMELL LIKE HEAVEN "Rhythm De Londres" (Cowboy/UK) :
Désillusionnés par leur mauvaise expérience avec Chrysalis/Cool Tempo (Volante), la bande londonienne du magasin & soirée Flying commence Cow Boy, un nouveau label totalement indépendant qui pourra relier groupes/compositeurs et DJs + rapidement que ces majors à lourde structure. Leur 2e maxi est déjà là & c'est sous le nom de SMELL LIKE HEAVEN qu'ont sévi Fabio Paras (un jeune & discret DJ très tribal/progressive qui monte, qui monte) & Charlie Chester (le célèbre boss de Flying). La face A est immédiatement efficace avec son sample entêtant (« Bass line kickin', cos' I'm groovin' ») mais la face B s'en tire gagnante avec un dub très répétitif dont les cordes disco omniprésentes accentuent l'hypnotisme. Avec ce maxi & ses morceaux sur son propre label Junk Rock, Paras est tranquillement en train d'installer son son, très original, à base de percussions (un tantinet moins électronique que Leftfield & un poil + rock que Morales).

D*REAM "U R The Best Thing (Sasha Mixes)" (FXU-Rhythm King/UK) :
Ce titre, réalisé par un duo qui comprend un chanteur & Al McKenzie (DJ résident du Love Ranch, la boîte du groupe IF ?), est sorti en faible tirage il y a déjà quelques semaines. Mais ce nouveau pressage chez Rhythm King propose 2 mix encore + satisfaisants que les originaux (verve élévatrice très italo/ROZALLA) que l'on retrouve quand même ici. Sasha, qui n'en est plus à son coup d'essai après 2 URBAN SOUL, BROTHERS IN RHYTHM, UNIQUE 3, RUSTY, JIMI POLO, ELEVATION & CECE ROGERS sait formidablement adapter le dynamisme de ses sets aux grandes chansons qu'on lui propose de remixer. Ayant fuit le wagon rave (sa terre d'origine) au moment où la musique commençait à passer au 2d plan derrière l'E, il s'est naturellement intégré aux DJs de la scène balearic/progressive/trance. Appelez-la comme vous voulez, ils sont une cinquantaine d'Anglais à continuer de porter son étendard, celui de l'esprit originel « happiness & music » que créèrent les 1ers clubs acid house (Shoom, Spectrum, Love).

VOICES OF 6TH AVENUE "Call Him Up" (Stress/UK) :br> Voilà un parfait exemple de cette quantité de titres garage/soul américains (ou autre) à subir le parfait lifting euro-énergique. Car bien souvent, ces superbes chansons n'atteignent pas le paroxysme auquel elles ont droit par faute de production/mixage assez dynamique (en tout cas pour les clubs house européens). Pas de problème, quelques DJs en sont pratiquement venus à se spécialiser dans ce type de job essentiel aux pistes. Les Oakenfold, SLAM, CJ McIntosh, Farley/Heller, BROTHERS IN RHYTHM, Sasha et même JOEY NEGRO ont, par leur inégalable « touch » à mi-chemin entre la soul & le rock, vitalisé à 200 % des tonnes d'artistes pas toujours des + convaincants dans leur forme originelle (DSK, KYM SIMS, EXTORTION, SABRINA JOHNSTON, CE CE PENISTON, DEGREES OF MOTION, CHIC, ALYSON LIMERICK, SOUNDS OF BLACKNESS, BRAND NEW HEAVIES, PERCEPTION & des tas d'autres). Ainsi le Call Him Up de VOICES OF 6TH AVENUE, un groupe du New Jersey composé de chanteurs gospel, s'est formidablement vu remodelé par Orde Meikle & Stuart McMillan (les 2 DJs de SLAM) en un monstre de groove aux multiples séquences acid.

MUSEKA "Beautiful In Red" (Better Days/UK) :
Steve Proctor est l'un des pionniers de la scène balearic anglaise. Fortement influencée par cet éclectisme unique aux clubs d'Ibiza, Promised Land sa soirée hebdomadaire était pendant un moment l'une des + ensoleillée de Londres alors que le monstre hardcore se profilait déjà. Rien de + normal, donc, qu'il commence aujourd'hui son label Better Days (nommé d'après sa soirée actuelle). Il y a eu DISCO UNIVERSE ORCHESTRA, le projet du DJ mancunien Jon Da Silva, mais surtout ce formidable maxi de MUSEKA. Évidemment Proctor en a exécuté le remix après d'excellents résultats sur SOHO, SOUL FAMILY SENSATION, THE MOCK TURTLES & CROW-FORCE. Tranquillos, il mélange tous les genres en passant d'ambiances électroniques à de véritables passages rock ou funk sans oublier le break « hands-in-the-air », la claque.

DOUBLE FM "The Sound Of Amnesia" (Disco Magic/I) :
Quantité de maxis italiens finissent sur les platines des meilleurs DJs ; mais par manque de moyens (distribution/promo), la plupart de ces chefs-d'œuvre demeurent inconnus du grand public à moins qu'une major ou un indé dance franchouillard décide d'investir sur une valeur sûre (trop souvent + que douteuse en comparaison de la qualité moyenne des productions). Ce morceau reconnaissable entre mille (à la manière de Sueño Latino) est indéniablement l'un de ceux qui resteront de cet été. Composé comme une sorte d'hommage à l'Amnesia, cette boîte légendaire d'Ibiza, cet EP transcrit facilement l'ambiance hippy soul si particulière à cette île de fête avec ses nappes uplifting, son rythme speed & ses séquences obsédantes.
JAY RÉMI

INJECTION "I Don't Need It/Delicious" (Red Heat/US), NEIL "HAWAIIN" HOUSE & "SPINNIN WHEEL" BILL Feat. FUNKY POET "Move Yo Butt" (Saber/US) :
Un double single & un maxi latinos : le 1er sort d'un sous-label de la maison originelle de F. BONES, LENNY D, RICKSTER etc., & est produit par ANTHONY ACID & les incontournables Ropiak bros. À ceci s'ajoutent sur la + belle bassline que Pal Joey nous ait donnée (un son énorme) des loops disco, des trompettes & une nana qui n'en a pas besoin le matin ; mais ce morceau, moi j'en veux tous les jours ! + dance tu pars à la Grande Motte... L'autre face nous laisse Lady Miss Kier nous assurant qu'elle, elle trouve ça délicieux, & très très deeeep (no comment) house.
Move Yo Butt est une variation hip house dont le Spinnin's Deep Mix très latino est irrésistible. Les loops de Hammond, de violons ainsi que le débit des rhymes sont + qu'hypnotiques, alors si ça ne remue pas votre popotin...

OUTPHASE "It's Wonderfull Being Alive" (Dangerous/UK) :
134 BPM planants pour ravers en orbite, disciples de 808 STATE à vos bacs ! En effet, des incantations de violons pizzicati & des variations bleep vous font survoler des breakbeats effrénés, un morceau de rave à entendre à Stonehenge les nuits de solstice : écoutez ! Vous êtes en communion avec l'univers.
LAIT-FRAISE

CHAKA KHAN "Love You All My Lifetime" (Warner/US), MICHAEL JACKSON "In The Closet" (Epic/US) :
Chroniquer M.J. dans eDEN voilà qui est a priori contraire à l'éthique d'un fanzine mais n'est-ce pas encore un des signes du pouvoir d'unification de la house. En effet grâce au travail de TOMMY MUSTO & FRANKIE KNUCKLES la magie a opéré. Nous pouvons sans doute redanser sur du Michael (remember : Blame It On The Boogie, Shake Your Body & Don't Stop 'Til You Get Enough !) & oublier le temps d'un remix la superstar & le show-biz US si présents dans le précédent LP. Juste la danse donc avec Knuckles & le Vow Mix qui flirte avec les séquences LIL LOUIS mais qui ne dure hélas que 4'49 & Musto qui sample dans l'Underground Mix le légendaire break de Fender Rhodes du Love Is The Message de MFSB, l'hymne du Paradise Garage. 11 mixes en tout, deep, garage & new jack.
CHAKA KHAN retrouve elle aussi les dancefloors de superbe manière avec un mix de 12'30 : Love Suite Opus 12" de MM. Jones & Shaw que je ne connais absolument pas ! À signaler le Diva Dub de Boilerhouse planant à pleurer.

SO SMOOTH "Soon" (111 East/US), SHEER BRONZE "Walkin' On" (W.L./UK), MAURICE JOSHUA Featuring CHANTAY SAVAGE "I Gotta Hold On U" (D/US) :
Trois 12" reflétant parfaitement le son qui m'accroche au dancefloor en ce moment. Rythmique deep, vocaux black féminins avec un peu de scat, séquences orgue pour le groove. Tout cela pourrait facilement tourner à la formule si à chaque fois l'impalpable magic touch n'intervenait. SO SMOOTH & ses séquences entre French Kiss et I'll Be Your Friend aérées par un piano jazzy & un vocal irrésistible. SHEER BRONZE & sa hurleuse soul au-dessus de superbes accords d'orgue. MAURICE JOSHUA enfin (oublions la face hip house) où l'on retrouve un Steve "Silk" Hurley efficace (on sent un peu moins le remix à la chaîne) pour un scat mix extraordinaire. Tenons-nous le successeur de Deeper Love ?

BREFS BEATS :
Incontestablement le disque le mieux adapté à ce début de summer of love pluvieux, "Rain Falls" de FRANKIE KNUCKLES, le seul titre permettant de sortir hystérique dans la rue en chantant « it's gonna rain, it's gonna rain... » Ce disque aurait dû passer en boucle lors de la gay pride !... À signaler l'excellence du nouveau DEGREES OF MOTION "Shine On", pur vocal gospel & merci à Heller & Farley de l'avoir massacré dans les remixes sortis ce mois-ci. Please ne touchez plus aux splendeurs vocales pour en faire des instrumentaux chiants ! On a l'impression que ce titre a été remixé par les STRANGLERS !... Un comble... JACKSON encore avec un nouveau titre remixé par BROTHERS IN RHYTHM & MOBY. Pas encore écouté, next time... Enfin la bombe, ABSOLUTE "Introduce Me To Love", les remixes de T. MUSTO sont époustouflants, totalement uplifting, les 2 british soul boys avaient au départ un bon titre soul & se retrouvent avec l'hymne des mois à venir. À écouter non-stop !
PATRICK VIDAL









GLOP (UP)                    PAS GLOP (DOWN)
Take Me Up                   JAMES BROWN IS DEAD (!)
Take Me Up                   JAMES BROWN IS STILL ALIVE (!!)
Take Me Up                   JAMES BROWN IS BROWN (!!!)
Take Me Up                   WHO IS ELVIS? (!!!!)
Take Me Up                   WHO KILLED J.F.K.? (!!!!!)
Take Me Up                   I WANNA BE A KENNEDY (!!!!!!)
Take Me Up                   MICHAEL JACKSON IS STILL IN HEAVEN NOW (!!!!!!!)
Take Me Up                   HELMUT KOHL IST TOT (!!!!!!!!)
Take Me Up                   RAISE YOUR HANDS IN THE AIR IF YOU WANT TO DIE (!!!!!!!!!)
(but don't bring us down)









DJs



DJ DU MOIS : PACMAN
« Pourquoi Pacman ? Mon nom vient des jeux vidéos et des sons acid, c'était il y a 4 ans déjà. J'ai commencé à écouter de la house en 87, puis j'ai acheté des platines. Pas la peine d'investir dans des MK2 tout de suite, le principal est de travailler. Quand je vois des « DJs » arriver devant des platines pour jouer devant 1000 personnes et qu'ils cherchent le bouton start, je pense qu'il y a vraiment un problème. Il faut du temps et des disques. Quand j'ai joué pour la 1re fois, j'avais déjà 300 disques. J'ai attendu fin 89 pour me proposer, il m'a suffit, comme tout DJ, de donner des K7 et j'ai commencé aux after de Bernard. Depuis je collabore avec Guillaume La Tortue, dont j'apprécie beaucoup le travail. Il a un son. Le son est important. Si le DJ ne travaille pas son son, son style, il n'a pas grand-chose à communiquer aux gens. Il peut transmettre son son et son délire à une foule, évidemment cela suppose qu'il ne soit pas braqué et qu'il ne manque pas de culture. La curiosité est importante, cela permet d'évoluer, de voir ailleurs. Mon son peut se résumer dans la volonté de dynamiser la foule et d'utiliser un son hypnotique et qui les fouette un peu. Peu de hardcore. Une fois, en arrivant à minuit à une rave, le DJ qui me précédait passait du hardcore depuis une heure... La house n'est pas du raclage. Je ne rejette pas le hardcore en bloc, mais cela s'éloigne trop de la house ; c'est tout. La house transmet une certaine éthique épicurienne et du bien-être. Encore faut-il faire attention au mot house ! Comment faire voyager les gens ? L'idéal d'une rave est d'emmener la foule dans un voyage. C'est pourquoi il n'y a pas qu'une musique de rave, il y en a plusieurs. Commencer par du garage et de la deep, puis de la techno et un zeste de hardcore et terminer en beauté par de l'ambient, que j'aime beaucoup. C'est une question de choix des morceaux. Je ne privilégie pas que les nouveautés, avoir un son permet de passer des morceaux anciens qui correspondent à la programmation. La scène house parisienne est en ballottement, certains sortent pour la mode et d'autres pour la musique et trouver un certain esprit. Maintenant les réputations se sont établies, des magasins ouvrent et certaines soirées sont correctes. Malheureusement il y a trop de dissension entre les personnes qui composent la scène, on se tire dans les pattes et c'est très dommage. »
Propos recueillis par VIX

PACMAN
CURRENT PLAYLIST :

ART 1 Remix (Planet-E)
WONKA Traveller (Wonka)
SUEÑO LATINO Sueño Latino (Derrick May remix) (DFC)
INTRUDER U Got Me (Murk)
G STRING Images
PHUTURE Rise From Your Grave (Strictly Rhythm)
INSTINCT Just A Feeling (Decisive)
CHEZ DAMIER Can You Feel It (KMS)
ISMISTIK (Djax)
BIOSHERE Microgravity (Apollo)
ARMANI Remote Control (ACV)

ALLTIME PLAYLIST :
REVELATION 1st Power (Atmosphere)
JUAN ATKINS Sample EP
LFO LFO (Warp)
FALL OUT (Fourth Floor)
APHRODISIAC The Siren (Nu Groove)
TUNE (R&S)
FADE TO BLACK (Fragile)
RAY LOVE Revenge
TC CREW Welcome To The Underground (Rhythm Beat)
et tous les ARMANDO, L.B. BAD et DERRICK MAY



TOUTES LES PLAYLISTS DU MOIS :

DJ PASCAL R (Beatattitude/IMPULSION) :
IMPULSION Higher (Fnac Music)
HUMANIZER So Many Ways (Bongo Mix) (Faze 2)
SON'Z OF A LOOP DA LOOP ERA Far Out (Original Scratchadelic Mix) (Suburban Base)
ISOTONIK Everywhere I Go (Ffrreedom)
RUN TIMES Fires Burning (Finn In Your Face Mix) (Suburban Base)
ONTONI Badd Minded (Still At The Box Mix) (KMS)
THE HOUSE CREW We Are Hardcore (Production House)
QX-1 On A Journey (Let's Work That Mutha F_) (Rhythm Beat)
D-M-S Vengeance (Production House)
THE PSYCHOPATHS Beats & Culture (Spliff Mix) (Elicit)
RISE PRODUCTIONS Hardcore Frontier (Hilltop)

DJ TOM (Fuck, Ouch!, PUR plaisir/OCB) :
REACT 2 RHYTHM I Know You Like It (Fabio Paras Mix) (Guerilla)
FINITRIBE Forever Green (Justin Robertson Mix) (One Little Indian)
GAT DECOR Passion (Effective)
FELIX Don't You Want My Love (Hooj Choons)
TRANSFORMER 2 Pacific Symphony (Round & Round)
SHEER BRONZE Walkin' On (white label)
WE KILL LOVE 10 Men Dead (Junk Rock)
LEMON INTERUPT Big Mouth (Junior Boy's Own)
BLAKE BAXTER One More Time (Red Planet Remix) (Logic)
GEORGIE PORGIE Let The Music Pump You Up (Masters At Work Hard House Dub Part 2) (Slam Jam)

LAURENT GARNIER (Laurent Garnier !) :
ALY-US Follow Me (Strictly Rhythm)
SUEÑO LATINO Sueño Latino (Illusion First Mix) (DFC)
TIME Around & Round (Time Recording)
SYNDROME Human Nature (white label)
A-KIMA So In Love (Nervous)
HYPERGOGO High (Hooj-Choons)
MIKE PERRAS Oon Jay (Bassic)
AURAL Desire (DFC)
RHYTHM MASTERS Oh Oh Why (Cutting Trax)
DJ TOOLS Do Your Thang (Raw House)

JUDGE JULES & MARC AUERBACH (Kiss FM, The Gas Club, Streetrave, Subculture) :
GEORGIE PORGIE Let The Music '92 (Slam Jam)
SUE CHALONER Answer My Prayer (Bump Remix) (Pulse 8)
THE GRID Figure Of 8 (Virgin)
BUMP I'm Rushing (Good Boy)
REACT 2 RHYTHM Whatever U Dream (Guerilla)
JULIET ROBERTS Free Love (Slam Jam)
MEGATONK Belgium (white label)
ADAMSKI Back 2 Front (Leftfield Remix) (MCA)
PAMELA FERNANDEZ Kickin In The Beat (Cutting)
LAST RHYTHM Last Rhythm (Disco Bros. Remix) (Stress)

ÉRIK RUG (Beatattitude, Mad, Trixx/2 FRENCHMEN) :
MK Burning Gump Remix (Area 10)
RHYTHM QUEST Closer To All Your Dreams (Network)
A KEY TO HEAVEN Aftertouch (Ltd Underground)
FELIX Don't You Want Me (Hooj Choons)
KEYTRONIC ENSEMBLE Featuring ELISE We Need Music (Antima)
RIVIERA TRAXX Hey Hey (Antima)
NUSH (white label)
2 FRENCHMEN Everyday And Night (demo)
THIS SIDE UP Burning Up (Stealth)
BASSHEADS Back To The Old School (De Construction)